Sur la place sonnent les cloches de l’abbatiale.
Tandis que je descends de ma voiture, les sons se confondent en une joie montante.
Il est midi et la vie tinte comme si le ciel s’ouvrait. Je suis pris dans une vague de liberté projetant bien loin l’écume de mes pensées.
Il n’y a plus de passé, il n’y a plus de projets, la vie tinte tout simplement, ouverte, joyeuse, sans limites
Je suis là, dans le souffle du silence et regarde les passants. S’enveloppant d’habitudes et de pensées, d’espoirs et d’inquiétudes, ils sont là…Il y a tant de beauté en eux, de cette beauté qui m’emporte sans que je la comprenne, peut être de part cette unité d’où tout jailli, ou encore cet espace si simple, ou toute chose est à sa place, si merveilleusement à sa place.
La vie tinte et tout danse.
Dans les heures qui suivent, se plante en mon cœur comme un couteau de soleil. Je me sens en morceaux, sans raison d’être, la lumière en viendrait presqu’à m’insupporter.
Je me sens de retour, dans la paix improbable de mes habitudes. Au détour de toutes choses, la Vie m’invite, mais la petite flamme qui tremble à si peur de s’éteindre, si peur du soleil….
Je m’arrête devant ce toit étrangement solitaire, délabré, rayonnant. Il évoque le passé, mais il n’est que présence, accueillant l’invisible grâce de l’essentiel.
Il n’y a que lui et moi, tout deux immobiles, hors du temps.
Les oiseaux, les nuages gorgés du soir, tout est unique, essentiel, premier, et disparait au fil de la marche sans aucune retenue.
Je me tiens dans cette solitude à être, tranquille, car il n’y a que Cela.
E.S
Je vous propose une petite vidéo que je trouve très belle, sur le "coeur de la nature"