l'impermanence de la manifestation.

Permanence et impermanence

[Gangaji est américaine, disciple de Papaji, lui-même disciple de Ramana Maharshi. Extraits : ]
La sagesse discriminante reconnaît la folie de poursuivre des choses impermanentes en cherchant la permanence. Qu'il
s'agisse d'argent, de nourriture, d'aventures, ou d'états spirituels
grandioses, il est vain de rechercher quelque chose de permanent dans
quelque chose qui ne l'est pas de façon inhérente.
La sagesse
discriminante est essentielle. Sans ce discernement, il n'y a pas de
possibilité de la reconnaissance finale de ce qui est permanent ici.

La reconnaissance de l'impermanence est comme un coup de tonnerre qui
ouvre l'esprit. Pas une croyance, pas un espoir, ni une théorie, mais
une réalisation de ce que votre avidité a été vaine. Toutes vos
réflexions ont été vaines. Toute l'activité mentale pour obtenir,
garder, ou pour nier, a été vaine.
Si vous reliez la réalisation avec une expérience particulière, alors, dans votre esprit, la
réalisation est une chose. Aucune chose n'est permanente.
 

***

J'ai eu des expériences de temps en temps d'éveil et de grâce qui ont
duré environ deux semaines. Comment se soumet-on ou s'ouvre-t-on à cet
état de façon permanente?
D'abord faites une distinction claire entre ce qui est permanent et ce qui est impermanent.

Les pensées sont impermanentes. Elles apparaissent et disparaissent. Au
pire, vous savez qu'elles disparaissent chaque nuit quand vous plongez
dans le sommeil profond.
Toutes les formes apparaissent et
disparaissent. Même les plus sublimes expériences sont des formes
subtiles, et en tant que forme, vont et viennent.
La maturité est la reconnaissance que toute chose vient et s'en va. C'est la vérité. De
prime abord, ça peut sembler une vérité terrifiante. Aucune chose ne
restera. Soumets-toi en face de cette terreur, et reconnais
l'impossibilité de compter sur quoi que ce soit. Vous ne pouvez même pas
compter sur votre propre corps. Vous ne pouvez pas compter sur l'état
le plus désiré. Quand vous reconnaissez cette impossibilité de compter
sur quoi que ce soit, l'abandon est possible. Dans l'abandon, la
soumission, la présence permanente de l'être est révélée.
Comme vous dites, l'éveil n'a été qu'un coup d'oeil. L'expérience de grâce qui
continue quelque temps est le résultat de cet aperçu. La tendance forte
est d'essayer de cramponner ce résultat sublime. Ne savez-vous pas tout
cela très bien? Comme vous sentez cette expérience décliner ou quitter,
il peut y avoir panique, ou activité mentale intense pour essayer de la
garder. Bien sûr, si vous vous agitez pour la garder, la douceur prend
congé beaucoup plus vite.
Il y a une reconnaissance essentielle qui doit survenir pour que l'activité mentale reconnaisse sa source. Si vous
essayez d'agripper le résultat de cette reconnaissance, vous passez à
côté de la reconnaissance du Soi dans l'instant.
Si vous essayer de vous agripper à un état d'extase, pourtant sublime, vous passez à côté
de ce qui est plus profond que l'expérience extatique. Et comme aucun
état ne peut être attrapé, la déception est ressentie encore et encore.

Pourquoi ne pas s'agripper à ce qui est là tout le temps? On peut y
adhérer. C'est l'éternité même, hors du temps, et pourtant incluant le
temps. L'éternité ne va ni ne vient. Ce n'est pas une chose. C'est en
cela que toutes les choses, tous les états y compris, s'élève. La grâce
et ce qui n'est pas sacré, l'extraordinaire et le très commun, le
confort et l'inconfort, apparaissent ici, dans l'éternité. L'éternité
est votre refuge. Reconnaissez l'éternité en vous-même.
Au delà de l'occurrence des états particuliers, il y a cela dont émane
tranquillité, ouverture, paix et clarté. Cela n'est rien d'objectif.

D'abord, prenez conscience de ce qui est impermanent. Je dis que tout
est impermanent, mais vous devez le découvrir par vous-mêmes. Quand vous
découvrez vraiment que tout est impermanent, vous cesserez de chercher
la permanence dans les choses. Cessez de chercher la permanence non
seulement dans les grosses choses, mais aussi dans les très subtiles,
comme les idées, les états de conscience et les expériences.

Perpétuer le cycle de la souffrance se fait en continuant d'essayer de
serrer la permanence à partir de quelque chose qui est de façon inhérente impermanent.